Les Cités Éducatives constituent une démarche qui a récemment fait l’objet d’une extension à 40 nouvelles communes lui permettant d’être développée dans 261 villes et 600 quartiers prioritaires de la politique de la ville. Cette extension dans une période difficile sur le plan budgétaire témoigne du constat partagé de la pertinence et de l’utilité des dynamiques variées qu’elles mettent en œuvre. Car les Cités Éducatives structurent une réflexion inter-institutionnelle partagée entre communes, Éducation nationale et État cherchant à prendre en compte des réalités locales différenciées. Elles s’intéressent aux enjeux essentiels de l’éducation tout en leur donnant une définition très étendue en termes d’âge (0-25 ans), d’extension au-delà des temps scolaires et de domaine (enseignement, culture, sport, santé, insertion…). Elles donnent un pouvoir d’agir et d’expérimenter dont de nombreux aspects positifs ont pu être identifiés.
En complément des outils produits par l’ANCT, nous proposons avec deux collègues (Gilbert Berlioz et Dalila Bahmed) impliqués dans l’évaluation des Cités dans toute la France et en Guyane une réflexion à la fois conceptuelle et méthodologique sur les enjeux de l’évaluation dans ce cadre spécifique et complexe. Car partager l’idée que l’évaluation doit identifier l’impact ne suffit pas pour savoir comment le faire de manière rigoureuse et non réductrice. Renvoyant à la question centrale de la valeur, l’évaluation n’est pas un simple travail de mesure (une pesée) qui permettrait par un jugement extérieur de trancher « une fois pour toutes » sur la valeur de ce qui a été réalisé. Appliquée à une réalité complexe et à des enjeux multiples, elle doit chercher à constituer une démarche intégrée à l’action, partagée avec les acteurs qui la mènent. Pour être utile, elle doit également être vigilante aux risques connus d’un pilotage par les indicateurs comme à la réduction ou l’invisibilisation des ressorts subtils d’engagement et de coopération qui constituent le cœur de sa possible efficacité.